n°6 - 🛫 Cabrolier tweete / Aéroport Castres-Mazamet / Inégalités & Education
Bonjour et bienvenue,
Pour cette sixième lettre, vous découvrirez un dossier sur l'aéroport Castres-Mazamet, ses défis actuels ainsi que son horizon à moyen-terme. Vous pourrez également prendre connaissance des inégalités sociales des écoles et collèges du département.
En décembre, In:Tarn n°7 sera consacré aux Tarnaises et aux Tarnais qui feront la vie politique du département en 2023. Je vous proposerai aussi de découvrir la rubrique "Ailleurs" où vous lirez des sujets concernant la politique régionale, nationale ou européenne ayant un lien moins direct avec le Tarn.
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Je vous souhaite une bonne lecture de ce sixième numéro,
Nathanaël
Au sommaire
En bref
L'aéroport de Castres-Mazamet a-t-il du plomb dans l'aile ?
Data : inégalités sociales des établissements scolaires
À suivre
En bref
💦 À sec. France 3 Midi-Pyrénées rapporte que le Sud du département pourrait manquer d'eau potable. Pour en savoir plus sur la sécheresse, relire In:Tarn n°5.
📅 Débornée. La Première ministre devait se rendre dans le Tarn fin octobre. Élisabeth BORNE est finalement restée à Paris pour activer l’article 49 alinéa 3 de la Constitution et faire voter le projet de loi de finances pour 2023.
💼 Emploi. Karen ERODI, députée (FI) de la 2e circonscription du Tarn, accueille Céline PANAY dans son équipe.
🚴♀️ Sports. Le Tour de France des femmes s'arrêtera à Albi à l’été 2023.
🌹 En tournée. Olivier FAURE a fait étape dans le Tarn le 27 octobre. Le député de Seine-et-Marne est en campagne pour sa réélection à la tête du Parti socialiste. Son renouvellement est menacé.
📱 Twitter. Frédéric CABROLIER, député (RN) de la 1ère circonscription du Tarn, s’est illustré sur Twitter, en partageant un grossier photomontage de Sandrine ROUSSEAU faisant un salut nazi.
📲 Sur Twitter encore. Frédéric CABROLIER a également tenté une comparaison assimilant le député de la France insoumise (FI) Carlos MARTENS BILONGO, précédemment cible de propos racistes dans l’hémicycle, à un singe.


L'aéroport de Castres-Mazamet a-t-il du plomb dans l'aile ?
Inauguré dans les années 80, l'aéroport Castres-Mazamet visait à désenclaver le sud du département du Tarn. En effet, la ville de Castres est à plus de 7h30 de Paris en train ou en voiture. Cet éloignement est, dans un pays centralisé, un frein pour le développement économique, culturel et industriel d'un territoire.
Un service modeste mais régulier
Actuellement, l'offre proposée aux utilisateurs de la liaison Castres-Paris est modeste. Elle consiste à trois rotations (aller-retour) entre l'aéroport de Paris-Orly et l'aéroport de Castres. Cette offre n'est pas quotidienne mais réalisée principalement les jours ouvrés, permettant ainsi à une clientèle d'affaire de tenir des rendez-vous dans une ville et de regagner son domicile dans l'autre la même journée. Ces rotations sont effectuées dans des aéronefs Embraer d'une capacité de cinquante places. Le prix des billets aller-retour en avion est régulièrement compétitif avec les tarifs proposés par la SNCF pour un trajet identique mais plus long.
Depuis la pandémie de Covid, la troisième rotation avait été suspendue car la fréquentation de la ligne avait été affaiblie. Air France l'a relancée récemment, constatant le retour de la clientèle.
Une liaison effectuée dans le cadre d'une obligation de service public (OSP)
La particularité de cette liaison aérienne entre Castres et Paris, c'est qu'elle est déficitaire pour l'exploitant si ce dernier ne reçoit pas de subvention.
Si l'Etat et les collectivités sont autorisées à subventionner cette liaison Castres-Paris, c'est en raison de l'enclavement du territoire évoqué en introduction. En plus de désenclaver le territoire, il génère 70 emplois en Occitanie et près de 2 millions d'euros de valeur ajoutée (données région Occitanie). L'aéroport est donc éligible aux dispositions prévues par le règlement européen n°1008/2008 qui autorise l’État à établir un contrat avec un exploitant.
Un État membre peut [...] imposer une obligation de service public au titre de services aériens réguliers entre un aéroport situé dans la Communauté et un aéroport desservant une zone périphérique ou de développement située sur son territoire ou sur une liaison à faible trafic à destination d'un aéroport situé sur son territoire, si cette liaison est considérée comme vitale pour le développement économique et social de la région desservie par l'aéroport.
L'OSP est donc un contrat signé entre la structure d'exploitation de l'aéroport (le Syndicat mixte de l'aéroport), et une compagnie aérienne dans lequel sont fixés à l'avance un cahier des charges et une contrepartie financière.
Entre 2015 et 2019, dans le cadre de l'OSP, Hop ! qui opérait sur cette ligne s'est trouvé en situation déficitaire malgré la subvention, selon les observations de la Chambre régionale des comptes (lire l'excellent rapport de la CRC).
Le contrat actuel se termine en mai 2023
En 2019, Air France remporte le nouvel appel d'offre courant pour une nouvelle période de 4 ans, jusqu'à début 2023. Air France s'engage notamment sur un service de 3 aller-retours par jour, 220 jours par an et avec un appareil de minimum 45 sièges.
En contrepartie de la fourniture de ce service, Air France se verra attribuer une compensation financière de 12,88 millions d'euros sur la période 2019-2023 (voir ci-dessous l'origine des sommes). Si Air France manque à ses engagements, des pénalités financières sont prévues dans le contrat.
Aujourd'hui, Air France annonce ne pas souhaiter présenter de candidature pour la reconduction de l'appel d'offre. Mais dès l'origine, le contrat signé entre Air France et le syndicat mixte de l'aéroport avait pour date d'expiration le 31 mai 2023, ce n'est en aucun cas un "lâchage", comme a pu le titrer La Dépêche du Tarn.
Un avenir incertain pour l'aéroport
L'aéroport doit trouver à court terme un nouveau partenaire pour l'OSP sur la période 2023-2027. Si Air France ne souhaite plus s'engager directement, la compagnie nationale pourrait pousser sa filiale à bas coûts Transavia, qui dessert déjà des aéroports régionaux comme Biarritz ou Brest depuis Paris Orly. AirJournal avance le nom de deux autres prétendants éventuels : TwinJet et Amelia. Cette dernière opérait déjà la liaison pour le compte d'Air France qui se chargeait de vendre les billets (sous-traitance).
Toutefois, la forte baisse du nombre de passagers causée par la pandémie pourrait échauder les éventuels candidats. En effet, l'aéroport de Castres-Mazamet avait dépassé pour la première fois les 50 000 passagers annuels en 2019. Or, ce nombre a été quasiment divisé par deux en 2021. À l'avenir, le recours grandissant à la visioconférence dans le milieu professionnel pourrait-il dissuader une partie de la clientèle d'affaire à prendre l'avion ? C'est une incertitude que tenteront certainement d'apprécier les différentes parties-prenantes dans la définition du futur cahier des charges de l'OSP.
Au delà du renouvellement de l'appel d'offre, on peut s'interroger plus largement sur le soutien qui sera apporté à l'aéroport dans les 5 à 10 prochaines années. En effet, plusieurs risques pourraient se matérialiser :
la fin de la situation d'enclavement, avec la construction de l'autoroute A69 reliant Castres et Toulouse, qui dispose d'un aéroport, ou encore avec l'arrivée de la LGV Paris-Bordeaux-Toulouse, qui mettra Castres à environ 5h20 de Paris,
une interdiction renforcée des vols nationaux par la loi, actuellement seuls les vols pour des trajets inférieurs à 2h30 ont été interdits par la Loi Climat et Résilience, mais le soutien politique au transport aérien s'étiole,
le désengagement de l'Etat ou d'une des collectivités, qui sont pour l'instant toutes dirigées (région Occitanie, département du Tarn et communauté d'agglomération Castres-Mazamet) par les mêmes majorités depuis plusieurs mandats. L'arrivée ou le renforcement des écologistes dans une des collectivités pourrait remettre en cause le financement à l'infrastructure.
Data : inégalités sociales des établissements scolaires
L’Éducation nationale a récemment publié les données relatives à l'Indice de Position Sociale (IPS) des écoles et des collèges publics et privés sous contrat.
L'Indice de Position Sociale : un indicateur de la moyenne du statut social des parents d'élèves
Le ministère indique précisément la méthodologie de cette donnée et sa finalité dans une notice accessible ici.
En résumé, à partir des professions et catégories sociales (PCS) des parents, le ministère est capable de déterminer le statut social des élèves. Une valeur quantitative est attribuée à chaque élève de l'établissement. La moyenne de ces valeurs permet d'apprécier le niveau social d'un établissement. Plus l'indice de position sociale est haut, plus les élèves sont issus de milieux favorisés.
Le ministère effectue deux rappels :
l'IPS est résumé simplifié de la réalité, qui ne peut rendre compte à lui seul de la complexité de la situation socio-économique et culturelle des élèves accueillis dans un établissement.
l’IPS étant basé sur les PCS déclarées par les familles et enregistrées par les établissements [...] il est soumis à une certaine marge d’erreur (environ 3 points ou moins).
Le Tarn dans la moyenne française
En ce qui concerne les écoles, l'IPS moyen pour les écoles élémentaires en 2021-2022, en France, est de 102,77. Le Tarn se hisse un peu au dessus, avec un IPS à 104,34. Pour les collèges, l’IPS moyen sur la même période est de 103,36 en France et de 103,9 dans le Tarn.
Des disparités au sein du département
L'écart d'IPS entre les écoles tarnaises va du simple au double. La plus basse étant à 62,6 et la plus élevée à 143. Vingt-trois écoles du Tarn ont un IPS inférieur à 90, soit 9.62 % des établissements du département. Sur les cinq écoles ayant l'IPS le plus élevé, trois ont un statut de privé sous contrat.
Dans les collèges du département, ces écarts sont lissés par le fait qu'ils accueillent une population plus grande et donc plus diverse. Le collège tarnais avec l'IPS le plus faible est à 79,2 tandis que le premier se situe à 123. Dix collèges ont un IPS compris entre 90 et 100, soit 23.8 % des établissements du département et un seul collège a un IPS au dessus de 120. Sur les cinq collèges ayant l'IPS le plus élevé, deux ont un statut de privé sous contrat.
En étudiant les données, écoles et collèges confondus, on note que certains établissements publics situés à Castres ont des IPS très bas tandis que les établissements privés de la même ville affichent des IPS très hauts. De quoi s'interroger sur l'absence de mixité sociale dans les établissement scolaires de Castres ?
À suivre
du 16 au 20 novembre : début des festivités du Gaillac nouveau
du 22 au 27 novembre : 26e Festival des Oeillades sur le film francophone à Albi
26 novembre : première illumination des décorations de Noël à Albi
28 novembre : première permanence citoyenne de l'Assemblée nationale
2 décembre : lancement du marché de Noël à Castres
3 et 10 décembre : élection pour désigner le président du parti Les Républicains (LR)
14 décembre : In:Tarn n°7 sur les Tarnaises et aux Tarnais qui feront la vie politique du département en 2023
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