In:Tarn - Bienvenue à l'Assemblée + labels
Bonjour,
In:Tarn n°3 vient clore la période électorale des législatives. Je vous propose désormais de suivre l'activité parlementaire des nouveaux députés. Dans ce numéro, vous retrouverez les noms des députés élus, mais surtout leurs attributions à l'Assemblée ainsi que leurs entourages. Dès la rentrée, vous retrouverez mes analyses des amendements et des votes de nos députés.
Le dossier de cette édition est consacré aux labels et aux prix dont les collectivités locales raffolent. Je vous propose une analyse succincte de ces dispositifs et vous donne des conseils pour repérer les entourloupes.
Cette troisième édition vous est envoyée en soirée plutôt que le matin. Dites-moi à quel moment de la journée vous préférez la recevoir. Vos remarques et commentaires sur la forme et le fond sont les bienvenus, comme les suggestions de sujets.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve après l'été !
Nathanaël
📚 Au sommaire
En bref
Les nouveaux députés du Tarn
L'époque du label
Data : 29 ans depuis le dernier ministre tarnais
À suivre
⏩ En bref
🗳 143 847 votes exprimés dans le Tarn au second tour, soit 14 192 de moins qu'au premier tour / ✅ Frédéric CABROLIER (RN), Karen ERODI (FI) et Jean TERLIER (REN) élus députés / ⚖️ Jean TERLIER élu secrétaire de la commission des lois / 🌸 17 villes et villages fleuris dans le Tarn / 🏞️ 5 plus beaux villages de France / 🏅 Plus de 20 collectivités Terre de Jeux 2024
🔎 Les nouveaux députés du Tarn
Nous l'avions vu dans les précédents numéros d'In:Tarn, le paysage politique tarnais est, comme la France, divisé en trois grand blocs. C'est donc assez logiquement que notre département a envoyé à l’Assemblée nationale trois députés à l’appartenance partisane différente. Frédéric CABROLIER, élu dans la 1ère circonscription siège dans le groupe du Rassemblement National (RN), aux côtés de Marine LE PEN. Karen ERODI, élue sur la 2e circonscription rejoint le groupe de la France Insoumise (LFI). Enfin, Jean TERLIER est réélu sur la 3ème circonscription et retrouvera ses collègues du groupe Renaissance, qui soutient l'action du Président de la République.
L’élection de Jean TERLIER fait d'ailleurs l’objet d’un recours en instance auprès du Conseil constitutionnel. J’anticipais cette situation dans la lettre précédente : l’écart de 41 voix entre les trois candidats au premier tour a éveillé les soupçons d’un électeur. Signalons que celui-ci n’apporte pas de preuve à son accusation. Le Conseil constitutionnel devrait indiquer d’ici la fin de l’été si le recours est accepté ou, plus probablement, rejeté. Si le recours était accepté, il pourrait conduire à une nouvelle élection dans cette circonscription.
Les périodes électorales sont intenses et riches en actualité, pour autant, elles représentent un moment bien court à l'échelle du mandat de cinq ans. Concentrons-nous donc sur la mission primordiale des députés : voter la loi et contrôler l'action du Gouvernement. Pour cela, avant que les textes soient votés en plénière dans l’hémicycle, ils auditionnent des experts, débattent, construisent ou amendent les textes dans des commissions permanentes. Jean TERLIER a notamment été élu secrétaire de la prestigieuse commission des lois.


Au quotidien, les députés sont entourés d'une équipe rapprochée dont la mission est de les « assister dans l’exercice de leur mandat et de leurs différentes responsabilités ». Ces collaborateurs parlementaires peuvent être basés à Paris ou dans les circonscriptions, leurs missions vont du secrétariat à la communication, en passant par le soutien au travail législatif. Selon les règles en vigueur, le député dispose d’un crédit mensuel s’élevant à 10 581 € qui lui permet de recruter jusqu’à cinq collaborateurs.
Enfin le député peut disposer du soutien de son groupe politique, auquel il doit formellement adhérer. J'indiquais plus haut les groupes auxquels s'étaient rattachés nos députés (RN, FI et REN). Les groupes politiques se voient eux aussi attribuer des moyens financiers et humains, proportionnellement au nombre de députés qui y sont rattachés.
Vous trouverez ci-dessous la fiche d'identité de nos députés tarnais avec leur groupe politique, les commissions permanentes dans lesquelles ils siègent ainsi que les collaborateurs actuellement déclarés. Toutes ces informations sont publiques et accessibles sur le site de l'Assemblée nationale.
🏷️ L'époque du label
Deux communes sportives, dix-sept Villes et villages fleuris, cinq Plus beaux villages de France ou encore un département Terre de Jeux 2024 : ces prix et labels inondent autant nos rond-points que les pages de la presse locale. Plongeons-nous dans le fourmillement de ces dispositifs hybrides, utiles au marketing territorial et à la communication politique des élus locaux.
Posons d’emblée une distinction entre labels et autres prix ou récompenses. Les labels « signalent et garantissent le respect des critères de gestion ou la mise en œuvre de projets sur une durée et un territoire donné » tandis que les prix sont généralement des distinctions accordées pour une réalisation constatée, ne reflétant pas forcément un engagement de qualité ou de long-terme.
Résidentielle, touristique ou entrepreneuriale : l'attractivité est au cœur des ces démarches de labellisation ou de candidature à des prix. Les labels et les prix agissent sur la désirabilité d'un territoire en faisant évoluer sa perception : un territoire de l'ombre devient un représentant de « la France triple A ; celle qui est instagrammable, les endroits où on veut habiter ou partir en vacances, qui nous font rêver », une notion proposée par Jérôme Fourquet, auteur avec Jean-Laurent Cassély du livre La France sous nos yeux.
Concrètement, le label permet de renforcer un effet positif existant en lui accordant une reconnaissance, il permet aussi de s’imposer des contraintes supplémentaires pour monter en gamme, ou encore de corriger voire compenser une situation négative.
Prenons l’exemple de la ville d’Albi : lorsque la ville rejoint le label des Villes Fleuries, elle fait reconnaître sa qualité de vie et son attractivité au travers du fleurissement. En revanche, lorsque Philippe Bonnecarrère présente la candidature à l’Unesco, la ville s’engage sur un cahier des charges exigeant qui lui permet, lorsqu’elle est retenue en 2010, de bénéficier du prestigieux label du patrimoine mondial de l’humanité, synonyme de retombées touristiques importantes. En revanche, lorsque Albi obtient le label Ville à Vélo du Tour de France de niveau 3 sur les 4 disponibles, c’est une situation de correction : la ville doit poursuivre ses investissements dans des aménagements cyclables pour atteindre l’objectif.
Si les candidatures aux prix sont généralement gratuites, le label a un coût, souvent matérialisé au moment de l'adhésion ou de l'attribution. Ce coût peut aller de plusieurs centaines d'euros à quelque milliers d'euros. Si certains élus locaux regrettent les dépenses générées afin de s’assurer du renouvellement du label, la majorité des élus est satisfaite des bénéfices d'une telle démarche. Par exemple, pour les Plus beaux villages de France, l'organisation estime que la fréquentation touristique croît de 30 à 40%.
En plus des recettes financières, les élus locaux peuvent également être intéressés par la possibilité de valoriser leur image. En effet, l'élu qui "rapporte" un label ou remporte un prix peut vanter son action, son volontarisme et prouverait ainsi que sa politique est reconnue par un organe indépendant. Cette pratique interroge, notamment lorsque les prix sont parrainés par des marques, quand les jurys ne comportent aucune personnalité indépendante ou encore lorsqu'une relation contractuelle existe entre l'organisateur et la collectivité. C'est notamment le cas du label Ville à Vélo du Tour de France où les communes sont clientes de l'organisation du Tour, puisqu'elles payent pour accueillir un départ ou une arrivée.
La communication n'est pas forcément une mauvaise chose en soi, elle permet de mettre en avant sous une étiquette plus claire des initiatives pré-existantes ou bien de rehausser une ambition préalablement fixée. Prenons l'exemple du label national Terre de Jeux 2024, obtenu par de nombreuses collectivités du département. Pour en bénéficier, il suffit de s'engager « sur les valeurs et l’ambition de Paris 2024 » et de « mettre en place ou déployer des programmes liés au sport ». Ici, le cahier des charges du label est léger, il s'agit plutôt d'une démarche de mobilisation et de communication. Pour autant, le label Terre de Jeux 2024 peut être associé à une réelle politique sportive, comme le démontre le département du Tarn ci-dessous.



Les labels et les prix sont donc des outils précieux pour une validation impartiale de l'attractivité des collectivités. Collectivités qui bataillent pour attirer habitants, touristes et emplois. Néanmoins, ces démarches de labellisation doivent être menées en toute transparence afin que le public soit informé des bénéfices et des coûts ou encore des conditions d'attribution. Enfin, j'encourage chacune et chacun à approfondir les annonces en recherchant le cahier des charges adossé à la labellisation ou encore la composition du jury qui décerne le prix. Cette vigilance est un garde-fou précieux face à la tentation de certains élus locaux d'exagérer ou de tourner à leur avantage le gain d'un label ou d'une récompense.
Sources :
« Ville fleurie », « station touristique »… bien plus que des panneaux à l’entrée des communes, TheConversation, Benoit FAYE & Stéphanie PRAT, juin 2022.
Les labels touristiques : des atouts et des coûts, La Gazette des Communes, Blanche BOURGEOIS, décembre 2016.
🔢 Data : 29 ans depuis le dernier ministre tarnais
Le 4 juillet, Elisabeth Borne a présenté son second gouvernement. Paritaire, il est composé de 42 ministres et secrétaires d’états. Plusieurs personnalités occitanes ont fait leur entrée au Gouvernement à l’occasion de ce remaniement ; Dominique FAURE, maire de Saint-Orens-de-Gameville (31) qui devient secrétaire d’État à la Ruralité, ou encore la députée héraultaise Patricia Mirallès au secrétariat d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
Et le Tarn dans tout ça ? Si notre département a envoyé le natif de Roquecourbe, Emile COMBES, à la présidence du Conseil de 1902 à 1905 durant la troisième République, il fait exception. Les derniers ministres étaient Jacques LIMOUZY (RPR), né dans le sud du département et le tarnais d’adoption Paul QUILES (PS), tous deux décédés durant l’année 2021. Jacques LIMOUZY avait notamment été Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement pour la dernière fois de 1978 à 1981. Paul QUILES avait notamment occupé le ministère de l’Intérieur de 1992 à 1993. Depuis 29 ans, aucune tarnaise ou aucun tarnais n’a été ministre.
🗓 À suivre
14 juillet : Fête nationale
17 juillet : l'étape Rodez / Carcassonne du Tour de France traversera le Tarn
18 juillet : l'Assemblée vote les mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat
27 juillet : début des vacances parlementaires
25 au 28 août : universités d’été de LFI, les « AMFIS », à Valence
26 au 28 août : universités d’été du PS, le « camPuS », à Blois
25 au 27 août : journées d'été des écologistes, à Grenoble
mi-septembre : In:Tarn n°4
23 au 25 septembre : université de rentrée du MoDem, à Guidel
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