n°15 - 🚨 Toujours plus de bleus dans le Tarn / A 69
Stop ou encore pour l’A 69 ? / La délinquance tarnaise sous surveillance / 6 500 vaches laitières de moins en 10 ans
Bonjour et bienvenue,
Avant toute chose, merci pour votre fidélité. Ces 30 derniers jours, In:Tarn a été lu plus de 500 fois : un record prometteur et encourageant !
Désormais en chantier, l’A 69 reste le sujet sensible de l’actualité politique tarnaise et je vous explique les derniers déroulements. Toutefois, comme annoncé, le dossier de ce mois porte sur la sécurité : je vous propose donc un tour d’horizon des délits, crimes et des effectifs des forces de l’ordre.
Sans transition, dans la partie data on se demandera si le Tarn a dit mort aux vaches laitières. Un premier coup d’œil sur les questions agricoles avant une édition de novembre dont le dossier portera sur les vins de Gaillac !
Je vous souhaite une bonne lecture de ce quinzième numéro,
Nathanaël
Au sommaire
En bref
Ici et ailleurs : stop ou encore pour l’A 69 ?
Dossier : la délinquance tarnaise sous surveillance
Data : 6500 vaches laitières de moins en 10 ans
À suivre
En bref
🗳 Élection interne. Guilhem CARAYON, candidat Les Républicains (LR) lors des législatives sur la 3e circonscription, préside l’organisation de jeunesse de LR depuis 2021. Il est candidat à sa succession et invite son parti à adopter une position dure sur le projet de loi Immigration.
⚖️ Justice. Le procès des militants de Patria Albiges a été reporté à décembre. Clément CABROLIER et deux autres suspects devaient être jugés pour "provocation publique à la haine" mais aussi pour "usage de document créant une méprise avec un acte judiciaire ou un document administratif”.
🚔 Ordre public. Une manifestation appelant à la dissolution de Patria Albigès, organisée à l’appel de plusieurs organisations de gauche, a été interdite par la Préfecture qui craignait des affrontements.
🛣 A 69. La députée (France Insoumise - 2e) Karen ERODI, interrogée par le média OFF Investigation, formule une insinuation sérieuse que reflète le titre de l’article : “Autoroute A69 : un renvoi d’ascenseur aux financeurs de Macron ?”.
♼ Turn-Over. Nos députés abordent la rentrée avec des équipes remaniées. Côté Renaissance, c’est le responsable départemental du parti, Florian DESMAREST, qui rejoint Jean TERLIER (3e). Pour la France Insoumise, c’est Mohamed AISSANI, conseiller municipal de Bobigny, et Marine LOXQ qui accompagneront désormais Karen ERODI (2e). Enfin, au Rassemblement National, c’est Sandrine HORNY qui intègre l’équipe de Frédéric CABROLIER (1ère).
🍼 Baptême. La communauté de communes Lauragais Revel Sorèzois se rebaptise en Communauté de communes aux sources du Canal du Midi (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO).
🤗 Bienvenue. Michel VILBOIS, énarque de la promotion Gambetta (91-93), est le nouveau préfet du Tarn.
🇵🇸 Pas la bienvenue. Invitée à témoigner par l’Association France Palestine 81, Mariam ABUDAQA, habitante de Gaza, sera finalement expulsée après la publication d’un arrêté “en raison de son appartenance à une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne”. Frédéric CABROLIER demandait l’interdiction du débat prévu à Albi.
🧐 Questions parlementaires. Frédéric CABROLIER interroge le ministre de l’Agriculture sur le soutien à la filière agriculture biologique / Karen ERODI souhaite que la maison de Jean Jaurès obtienne le label « Maisons des illustres » / Jean TERLIER se demande s’il est possible de produire des bombardiers d’eau en France / Au Sénat, Philippe BONNECARRERE interpelle le ministre du Travail sur la souffrance psychique des jeunes.
➡️ Et aussi… Le RN revendique plus de 300 adhérents dans le Tarn / Pas de drift ou de Formule 1 et maximum 20 jours de compétition ou d’essai par an au circuit d’Albi selon la nouvelle homologation / 1 milliard d’€ débloqués pour démarrer la LGV Bordeaux-Toulouse / Les Échos consacre un article au groupe castrais Pierre Fabre qui se repositionne sur l’oncologie.
Ici et ailleurs : stop ou encore pour l’ A 69 ?
Depuis le 16 mai et l’édition d’In:Tarn consacrée à la liaison autoroutière Castres-Toulouse, les tensions entre partisans et opposants n’ont pas faibli. Elles ont même trouvé un nouvel écho à l’issue d’une campagne médiatique intense menée par les associations. Thomas BRAIL, activiste et fondateur d’une association qui vise à sauver les arbres, en a été un des fers de lance.
Mis sous pression, le 26 septembre, Clément BEAUNE a annoncé, sur les ondes de France Info, un “arrêt de plusieurs projets d’autoroutes” et la poursuite du projet d’A 69 avec l’objectif de “réduire [l’]impact sur l'environnement”. Les propos du ministre des Transports n’ont pas manqué de faire réagir Christophe RAMOND, président (PS) du Conseil départemental du Tarn ou encore Jean TERLIER, député (REN) de la 3e circonscription.
Le 3 octobre, une tribune appelant à l’”arrêt d’urgence” du projet d’autoroute est publiée dans Libération. On retrouve dans les signataires des figures politiques locales, personnalités nationales comme l’activiste Camille ETIENNE ou l’humoriste Guillaume MEURICE mais aussi des élus, dont de nombreux élus locaux, sénateurs et députés écologistes ou insoumis.
Finalement, le 6 octobre, le tribunal administratif de Toulouse rejette le recours en urgence déposé par plusieurs associations, dont celle de Thomas BRAIL, s’opposant à l’abattage d’arbres nécessaire au lancement du chantier d’A 69.
En réaction, 3 jours plus tard, l’activiste Thomas BRAIL se lance dans une grève de la soif jusqu’à l’abandon du projet, indiquant être prêt à mourir pour cette cause. Les Préfets du Tarn et de l’Occitanie annoncent dans la foulée une réunion de concertation avec les élus et les associations pour le vendredi 13 octobre. De nombreux opposants interprèteront cette annonce comme un renoncement au projet d’autoroute, comme Thomas BRAIL qui mettra sa grève de la soif en pause.
Avant la tenue de la réunion de concertation, les élus tarnais en faveur de l’autoroute montrent les muscles en étant 900 à signer une tribune diffusée par Christophe RAMOND, dénonçant un “chantage” et rappelant leur désir de voir l’autoroute être construite, dans “le respect de l’État de droit”.
Cela n’empêchera pas Olivier FAURE, le patron du Parti socialiste auquel adhère Christophe RAMOND, de prendre une position divergente en appelant, le lendemain, à un moratoire sur ce projet d’A 69.
Un appel resté vain puisqu’à l’issue de la réunion de concertation menée en sous-préfecture le 13 octobre, le ministère des Transports déclare dans un communiqué de presse :
“Le ministre délégué chargé des transports […] a réaffirmé son soutien à la réalisation du projet d’autoroute A69. Le chantier sera mené à son terme.”
Dossier : la délinquance tarnaise sous surveillance
Rappelez-vous, en juin 2022, à l’approche des élections législatives, le Président de la République est en déplacement à Puycelsi. Il annonce la création future de 200 brigades mobiles de gendarmerie, dont 3 dans le Tarn, dans le cadre de la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI).
Au début du mois d’octobre, les annonces ont été confirmées avec la création d’une brigade fixe, à Carlus, et de deux mobiles, à Castelnau-de-Montmiral et Brassac. Ces créations viennent-elles changer la donne en matière de sécurité dans le département ? On le découvre ensemble.
Une délinquance qui change de forme mais pas plus fréquente
Avant de rentrer dans le détail des effectifs des forces de l’ordre, je vous propose, grâce aux indicateurs de crimes et délits enregistrés, un bilan des principales causes de délinquance.
D’abord, un avertissement méthodologique : ces données ne correspondent pas réellement aux délits et crimes commis mais à ceux enregistrés. Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) qui met à disposition ces données, rappelle que selon les enquêtes de victimation, toutes les victimes ne portent pas plainte :
“En moyenne sur la période 2011-2018 seules 12 % des victimes de violences sexuelles hors ménage portent plainte, contre 74 % pour les victimes de cambriolages.”
Néanmoins, ces données permettent de déceler des tendances dans la géographie et l’évolution de la délinquance ou, du moins, de son enregistrement statistique par les forces de l’ordre.

Si les destructions et dégradations volontaires restent le premier poste de faits, en légère baisse, d’autres évolutions appellent notre attention. La forte hausse du nombre de victimes de violences sexuelles (+235 %) ou de coups et blessures volontaires intrafamiliaux (+142 %) interpelle. L’hypothèse la plus vraisemblable est que ces classes là fassent l’objet d’une levée de tabou à la suite des mouvements Me Too pour les violences sexuelles ou encore des Collages Féminicides pour les coups et blessures volontaires intrafamiliaux. En seulement 5 ans, la société a évolué et les forces de l’ordre ont été formées et invitées à mieux enregistrer les plaintes des victimes.
La baisse du nombre de cambriolages, passant de plus de 1600 en 2016 à environ 1050 en 2022 peut être imputée à la proactivité de la police et de la gendarmerie, sous la tutelle préfectorale. Le Tarn est ainsi passé du 26e rang du département le plus cambriolé au 40e en 2022.
Cependant, malgré la baisse des cambriolages, d’autres formes de criminalité sont en hausse. En témoigne le bond du nombre de mis en cause pour trafic (+68 %) ou usage de stupéfiants (+133 %). Cette hausse a certainement motivé la création d’une unité locale canine de la Police nationale avec Cookie, chien spécialisé dans la détection des stupéfiants.
Police, gendarmerie : des effectifs en croissance depuis 2017
Annoncée par Emmanuel MACRON, l’ouverture de 3 nouvelles brigades de gendarmerie affinera le maillage territorial des 31 brigades déjà présentes. Cependant, il reste à savoir s’il s’agira d’un redéploiement des 386 gendarmes recensés en 2021 dans le Tarn, ou bien si de nouveaux moyens humains seront associés aux 3 brigades.
Graphique interactif : cliquez dessus pour consulter les données
La question du redéploiement des forces de l’ordre s’était déjà posée en 2021, avec le retour de la Brigade Anti Criminalité à Castres, supprimée en 2015. Néanmoins, selon les données du Ministère de l’Intérieur, on constate une progression continue du nombre de policiers nationaux basés dans le Tarn depuis l’année 2016.
À Castres, les policiers nationaux pourront être épaulés par la police municipale la plus importante du département : la ville en salariait 38 fin 2021, soit 10 de plus qu’Albi. Au total, 109 policiers municipaux exercent dans les communes du Tarn.
On s’étonnera de voir que la ville de Graulhet n’a pas de police municipale. La création d’une telle unité aurait pu se poser en 2011, à la fermeture du commissariat de la Police nationale. D’autant que la ville de Graulhet s’illustre avec un taux de coups et blessures volontaires pour mille habitants régulièrement parmi les plus importants du département (7,35 en 2018, 8,4 en 2020, 7,6 en 2022…).
Dans un tout autre registre, la ville avait également été le théâtre en 2014 d’interpellations au sein d’une filière de recrutement pour le djihad. Nul doute que les personnes soupçonnées d’entretenir des liens avec des organisations terroristes sont surveillées par les 17 policiers affectés au service départemental du renseignement territorial (SDRT) en 2022.
La technologie au secours de l’ordre
La surveillance est au coeur de la nouvelle doctrine de maintien de l’ordre. Sans se risquer à des comparaisons exagérées avec les films Minority Report ou Robocop, force est de constater que notre département participe à cette tendance. Par exemple, des drones ont récemment été utilisés pour surveiller les manifestations d’opposants autour du chantier de l’A 69, après une autorisation préfectorale ad hoc.
Les communes s’équipent quant à elles de caméras de vidéosurveillance toujours plus nombreuses, avec la bénédiction et les financements de l’Etat. La ville d’Albi dépassera bientôt les 100 et les plus petites communes l’envisagent désormais. D’ailleurs, le Préfet sur le départ, M. LAUCH, a inauguré, à Albi, un Centre d’information et de commandement (CIC) qui a pour mission de centraliser les appels et retransmettre en direct les images des caméras de vidéosurveillance.
La culture de la surveillance est bien ancrée dans notre pays centralisé et nos dirigeants continuent de promouvoir cette dynamique, comme le retrace cet article de Politico (gratuit - en anglais). Pour autant, si la surveillance rassure et facilite le travail des enquêteurs, elle ne garantit en rien la sécurité des biens et des personnes. La mobilisation concertée des forces de l’ordre et des collectivités, dans des domaines précis, semble apporter des bénéfices plus concrets, du moins sur notre territoire.
Sources :
Crimes et délits, service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), 2016 - 2022
Les travaux d’Alexandre LECHENET, grâce à qui le ministère de l’Intérieur a publié cette année le détail de ses effectifs par département
Data : 6500 vaches laitières de moins en 10 ans
Le 11 octobre, le nouveau préfet du Tarn, Michel VILBOIS, a “consacré sa première visite de terrain à la profession agricole”, en visitant l’exploitation de M. CLUZEL, éleveur de bovins à Bellegarde-Marsal.
En réservant sa première visite au monde agricole, le Préfet adresse un message symbolique de soutien et d’écoute à cette profession et particulièrement aux producteurs bovins.
Pour rappel, le secteur agricole représente 4,2 % ou environ 6 000 emplois dans le département fin 2021. Le PBS, c’est à dire, la valorisation du secteur agricole tarnais, est estimé à 451 millions d’euros en 2020.
(Pour en savoir plus sur l’emploi dans le Tarn, consultez In:Tarn n°10)
Cependant, les tendances au sein du secteur agricole sont hétérogènes et depuis 2010, l’agriculture tarnaise perd des capacités de production laitière. En effet, entre les recensements agricoles de 2010 et 2020, le Tarn a perdu près de 1 000 exploitations agricoles dont 150 qui élèvaient des vaches laitières. Ainsi, en 2020, notre département a 14400 vaches laitières, 6500 vaches laitières de moins que 10 ans plus tôt.
Cette tendance est nationale et Les Échos s’inquiètent de voir la France ne plus couvrir ses besoins en lait à l’horizon 2027.
À suivre
20 au 22 octobre : 37e édition du Rallye des côtes du Tarn, Couffouleux
20 octobre au 4 novembre : festival St Sulpice de Rire, Saint-Sulpice-la-Pointe
21 au 22 octobre : Salon de la culture et des loisirs japonais Jap’in’Tarn, Mazamet
26 et 27 octobre : séance du Conseil européen, Bruxelles
26 au 28 octobre : European Wine Day, Toulouse
28 octobre : finale de la coupe du monde de rugby
1 novembre : la consultation d’un médecin généraliste coûtera désormais 26,5 € (relire In:Tarn n°14 sur la santé)
15 novembre : In:Tarn n°16 sur les vins de Gaillac
novembre : examen du projet de loi Immigration