n°14 - ⚕️ Une santé à deux vitesses dans le Tarn ? / Canicule
Actu de l'été & nominations de la rentrée / Santé / Canicule estivale / Agenda
Bonjour et bienvenue,
La rentrée ne concerne pas que les 62 600 élèves du département. Elle est aussi politique ! Après un court récapitulatif des principales actualités de l’été, je vous propose de découvrir les nouvelles têtes arrivées en septembre.
Ensuite, vous pourrez prendre connaissance d’un grand dossier sur la santé, avec l’analyse de l’évolution de la présence médicale sur notre territoire. Enfin, une courte rubrique Vous en parlez fait son arrivée avant l’agenda.
Comme toujours, si vous souhaitez soutenir ce projet, je vous invite à le partager sur vos réseaux sociaux ou à vos contacts mails. Merci !
Je vous souhaite une bonne lecture de ce quatorzième numéro,
Nathanaël
Au sommaire
En bref
Dossier : dans le Tarn, une santé à deux vitesses ?
Data : 42,6 °C record de chaleur absolu à Lavaur
Vous en parlez
À suivre
En bref
👮 Cabrolier, juges et flics. Après la garde à vue de son fils en juin, c’est Frédéric CABROLIER, député Rassemblement national (RN) de la 1ère circonscription, qui a été convoqué par la Gendarmerie nationale pour un manquement à la réglementation sur les tracts imprimés.
⚖️ Heureux comme un arabe en France. Le rappeur Médine est convoqué par la procureure d’Albi à la suite de la diffusion d’une vidéo dans laquelle il lançait des fléchettes sur des portraits d’élus (relire la brève du n°11).
🎥 A 69. Alors que le chantier de la liaison autoroutière Castres-Toulouse s’accélère, la Préfecture a autorisé l’utilisation de drones pour sécuriser le chantier d’abattage de platanes (relire le dossier sur l’A 69).
🏥 Hébergement d’urgence. Après l’abandon du projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile à Réalmont (relire le dossier), la Préfecture a relancé un appel à projets pour la création de 35 places qui visent à accueillir des “étrangers non-européens qui fuient massivement leur pays et ne peuvent pas y retourner” comme, par exemple, des ukrainiens.
🧑🚒 Feux de forêts. L’État et le département du Tarn investissent 3,3 millions d’euros dans des véhicules dédiés à la lutte contre les feux de forêts. En 2022, le département a connu plus de 400 feux de végétation.
🔥 Violences urbaines. Début juillet, après le décès de Nahel, les communes d’Albi, Castres, Gaillac et Graulhet ont été le théâtre d’incendies de mobilier urbain et de véhicules ou d’attaques de bâtiments publics (Agence Régionale de Santé, maison France service, écoles…).
🍎 Pas potes. 3 hectares de pommiers d’un verger de 325 ha arrachés volontairement par le collectif écologiste “Chardon”. D’après le directeur du domaine à France Bleu, la zone arrachée était en “déconversion” du bio vers le conventionnel. Par le passé, le domaine en question a été épinglé pour des négligences en matière environnementale. Le Tarn Libre a recensé les réactions politiques.
🗳 Municipales 2026. Arnaud BOUSQUET annonce dans La Dépêche du Tarn préparer sa candidature à la prochaine élection municipale castraise. L’avocat est déjà conseiller municipal de la ville avec Pascal BUGIS (divers droite) et vice-président délégué de l’agglomération Castres-Mazamet.
Bienvenue :
Monseigneur Jean-Louis BALSA est le nouvel archevêque d’Albi ;
Corinne QUÈBRE a pris ses fonctions de sous-préfète du Tarn ;
Laurent GANDRA-MORENO est nommé sous-préfet du Tarn, c’est un retour pour l’ancien secrétaire général de la Préfecture du Tarn ;
Jean-Michel DOOSE devient commandant du groupement de la gendarmerie départementale ;
COOKIE, chien spécialisé dans la détection des stupéfiants, arrive à l’occasion de la création d’une unité locale canine de la Police nationale.
➡️ Et aussi… La flamme olympique ne passera pas par le Tarn / La caravane populaire de la France Insoumise s’arrêtait à Castres / La femme d’un adjoint au maire de Castres accusée de proxénétisme / L’Italie aimerait que le Tarn cesse de se qualifier de “Toscane occitane”.
Dossier : dans le Tarn, une santé à deux vitesses ?
Le Tarn, un département où l’on vit vieux
L’espérance de vie des tarnaises et des tarnais est légèrement supérieure à celle de la moyenne française. Si cette espérance de vie est en léger recul depuis un point haut atteint avant la pandémie de Covid en 2019, elle a fortement cru sur ces 40 dernières années. En effet, selon l’INSEE, entre 1982 et 2022, les tarnaises ont gagné 6 années d’espérance de vie tandis que les tarnais en ont gagné 7. Les différences entre les deux genres restent importantes puisque les tarnaises vivent en moyenne jusqu’à 85,9 ans tandis que les tarnais atteignent en moyenne les 80 ans.
La mortalité générale du Tarn est significativement inférieure au reste de l’hexagone, ce qui explique cette espérance de vie allongée. Le Tarn recense environ 4 200 décès par an entre 2013 et 2017. Les principales causes de décès sont les maladies cardio-vasculaires (27,8 %) et les cancers (27,6 %) mais comparativement, on meurt moins pour ces raisons dans notre département qu’ailleurs en France. En revanche, le Tarn fait l’objet d’une surmortalité en matière d’accidents de la route ou encore de morts liées aux épisodes de canicule.
L’enjeu transversal de la santé mentale
Le Tarn présente un taux d’enfants (1 à 17 ans) pris en charge en structure pour des pathologies psychiatriques supérieur de 20 % à la moyenne nationale. En 2019, près de 1 200 enfants ont été pris en charge pour une maladie psychiatrique dans le Tarn, soit 1,8 % de la population des 1 à 17 ans, alors que la moyenne nationale s’établit à 1,5 %. L’écart est encore plus fort pour la tranche d’âge des 25 à 64 ans puisque 9 250 d’entre eux ont été pris en charge la même année pour ce motif, établissant un taux de 5 % alors que la moyenne française est de 4,3 %. Chez les 65 ans et plus les prises en charge pour maladies psychiatriques en 2019 s’établissaient à 6,4 % au niveau départemental contre une moyenne nationale de 5,8 %.
Cependant, les maladies cardio-vasculaires sont le premier motif de prise en charge et concernent 30 000 des 65 ans et plus, ou 30 % de cette catégorie de population. Suivent les cancers, avec 16 500 prises en charge, et la maladie d’Alzheimer ou d’autres formes de démence avec 5 700 prises en charge.
50 médecins généralistes en moins dans le Tarn en 10 ans
Depuis 10 ans, le Tarn voit son nombre de médecins généralistes s’effondrer. Ils ne sont plus que 549 en 2022 alors qu’on en recensait 598 en 2012. Les généralistes représentent environ la moitié des effectifs de médecins du département et sont surtout le premier interlocuteur pour les questions de santé. En 2021, selon les données de l’Assurance maladie, 296 médecins généralistes exerçaient sous le statut de la profession libérale et parmi eux, 119 ont plus de 60 ans, ce qui laisse craindre de futurs départs en retraite.
Le nombre de généraliste baisse mais les besoins en santé du territoire augmentent. Premièrement, parce que la population vieillit, et que la quantité de soins va croissant avec l’âge : les 65 ans et plus représentent un quart des habitants du Tarn. Deuxièmement, car la population du département a crû sur la même période, passant de 379 000 à 393 000 habitants. Ainsi, alors qu’il perdait 50 médecins généralistes, le Tarn gagnait 14 000 habitants. Un effet ciseaux qui explique que l’on soit passé d’un généraliste pour 621 habitants à 1 pour 712.
Toutefois, le déploiement des médecins n’est pas égal : les territoires de l’Est du Tarn, notamment le Sud-est montagneux, sont fortement dépourvus de médecins généralistes. C’est ce que révèle l’accessibilité potentielle localisée, cette donnée qui permet de “mesurer l’adéquation spatiale entre l’offre et la demande de soins de premier recours”.

Un accès contrasté aux médecins spécialistes
L’effectif global de médecins dénombrés par l’INSEE dans le Tarn n’a que faiblement décru dans le Tarn entre 2012 et 2022. En effet, si les médecins généralistes sont moins nombreux, le nombre de médecins spécialistes a augmenté de 3 %.
Néanmoins, cette augmentation recouvre des disparités importantes selon les spécialités. En effet, si un allergologue s’est récemment implanté dans le Tarn, ou que le nombre de dentistes, ophtalmologues, orthophonistes, psychiatres installés dans notre département augmente, ce n’est pas le cas de toutes les spécialités.
En 2022, on ne recense plus que 37 gynécologues, dont 19 libéraux, alors qu’ils étaient une quarantaine en 2012 et que la population féminine en âge d’avoir des enfants augmente dans le Tarn. Idem pour les pédiatres libéraux dont le nombre a été divisé par deux en 10 ans, passant de 14 à 7 aujourd’hui. La tendance est la même du côté des dermatologues et des ORL libéraux dont le nombre s’est grandement réduit.
Graphique interactif, vous pouvez le survoler avec votre souris sur ordinateur.
Pour certaines spécialités médicales, on constate une dé-libéralisation des médecins qui privilégient de plus en plus la contractualisation, au sein de centres de santé, cliniques ou hôpitaux (cardiologie, neurologie, psychiatrie…). Hors professions médicales mais toujours dans le domaine de santé, on constate la tendance inverse avec l’explosion, entre 2011 et 2021, du nombre d’infirmiers libéraux (+20 % / 984) ou des kinésithérapeutes (+31 % / 431).
Des services de santé concentrés dans les grandes villes
Les villes d’Albi et Castres concentrent près de 90 % des 1 100 lits disponibles en Médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), c’est à dire les capacités de soins de courte durée, avec ou sans hébergement, ou des affections graves pendant leur phase aiguë. Cette répartition spatiale des capacités crée une inégalité entre les populations. Notamment dans l’accès aux maternités puisque 1 tarnaise sur 10 en âge d’avoir des enfants est à plus de 30 minutes d’une maternité. Une nouvelle fois, c’est l’Est du département qui est particulièrement concerné (Val 81, Monts d’Alban et Villefranchois, Monts de Lacaune et Montagne du Haut-Languedoc).
Le constat d’une répartition spatiale centrée sur les plus grandes communes est également transposable, dans une moindre mesure, pour les 25 laboratoires de biologie médicale tarnais. Ces établissements sont présents dans 6 des 16 intercommunalités du département. À l’inverse, il y a dans le Tarn au moins une pharmacie dans chaque intercommunalité, même si en regardant leur densité, on constate que les 125 officines sont elles-aussi installées dans les grandes villes.
Mobilisation générale contre les déserts médicaux
Le Tarn s’inscrit dans la tendance nationale : non seulement l’ensemble du département fait face à la pénurie de médecins mais certains territoires ruraux peuvent être qualifiés de “déserts médicaux”. Les leviers d’actions sont nombreux et à divers échelons.
Le Gouvernement agit pour augmenter le nombre d’étudiants en médecine ou réviser le partage des tâches entre les professions de santé. Localement, les collectivités aussi s’engagent, sur un calendrier plus rapide que celui de l’Etat. La mairie d’Albi a par exemple inauguré un centre de consultations médicales non programmées à Albi, grâce au soutien de l’Agence Régionale de Santé qui mobilise des médecins retraités. La région Occitanie, au travers du groupement d’intérêt public « ma Santé, ma Région », a ouvert 11 centres de santé dans des déserts médicaux. Deux centres ont été inaugurés dans le Tarn, à Lacaune et Mazamet, dans lesquels les collectivités associées salarient des médecins, infirmiers, sage-femmes…
Les structures telles que les maisons de santé ont vocation à se multiplier, elles sont également soutenues par l’Etat. Ces lieux pourraient également servir de point d’appui pour la télémédecine, une pratique que l’Assurance maladie souhaite développer pour lutter contre les déserts médicaux et qui a déjà été expérimentée à Viane.
Sources :
Espérance de vie, INSEE, 2022
Portrait de territoire, Tarn, 11/2022, par le CREAIORS et l’ARS Occitanie
Portail des données de territoire, Assurance maladie
Data : 42,6 °C record de chaleur absolu à Lavaur
Si la France a connu son quatrième été le plus chaud, après 2003, 2018 et 2020, le Tarn a particulièrement été éprouvé par la chaleur. En effet, le 23 août à 17h, Albi a enregistré une température record de 42,3 °C qui dépasse largement les 41,4 °C mesurés lors de la canicule historique de 2003. Au même moment, la température était de 42,6 °C à Lavaur.
La fin de cet été, marquée par des alertes jaune et rouge en raison de la canicule, est particulièrement difficile pour les cours d’eau du département. Au 3 août, la Préfecture plaçait en restriction 17 portions de cours ou cours d’eau entiers sur 36 surveillées. Les petits cours d’eau comme l’Agros, l’Assou, le Bagas, le Girou, le Tescou et la Vère étaient particulièrement en crise.
La canicule tardive qui touche le Tarn est une des conséquences du changement climatique qui frappe la planète.
Vous pouvez suivre le niveau de crise d’un cours d’eau et les restrictions en vigueur sur le site gouvernemental dédié : https://vigieau.gouv.fr/
Vous en parlez
Podcast. La section tarnaise d’Amnesty International rebondit sur In:Tarn n°13 consacré à la polémique autour du projet de CADA de Réalmont. Elle vous propose de retrouver un podcast sur le sujet de l’accueil des demandeurs d’asile.
Tags aigris. Un abonné a témoigné de sa surprise de voir les affiches de la fête à Saint-André taguée avec la mention “Fête NUPES” alors que le comité des fêtes, animé par des bénévoles, n’exprime aucune opinion politique.
À suivre
14 au 17 septembre : l’Escapade vénitienne, Castres (ex-carnaval)
16 septembre : Journée mondiale du nettoyage de la planète
16 et 17 septembre : Journées Européennes du Patrimoine
16 et 17 septembre : Estivales du RN, Beaucaire (30)
24 septembre : élections sénatoriales (Tarn non concerné)
25 septembre : l’Assemblée nationale reprend ses travaux
29 septembre au 1er octobre : Université de rentrée du MoDem, Guidel (56)
6 au 8 octobre : Campus de rentrée de Renaissance, Bordeaux (33)
7 au 16 octobre : Fête de la science
14 octobre : conférence sur le maquis MP-1, Gaillac
14 et 15 octobre : quarts de finale de la coupe du monde de Rugby
18 octobre : In:Tarn n°15 sur la sécurité