n°21 - 🇪🇺 2 tarnaises en route pour Bruxelles
A 69 / Elections européennes / Cyber-attaque à Albi
Bonjour et bienvenue,
Après une courte absence, je reprends la diffusion de cette lettre et nous démarrons, sans surprise, par la liaison autoroutière Castres-Toulouse. L’A 69 occupe une place importante de l’actualité départementale et nationale notamment parce que la commission d’enquête mène ses travaux à l’Assemblée nationale.
Les élections européennes, ensuite, sont un moment fort de la vie politique du département pour l’année 2024. Tout d’abord, parce qu’il s’agit des premières élections depuis le début du second mandat d’Emmanuel Macron, démarré en mai 2022. De plus, un nombre important de tarnaises et de tarnais sont candidats à cette élection.
Je vous souhaite une bonne lecture de ce vingtième et unième numéro !
Nathanaël
Au sommaire
En bref
Les Tarnais à Bruxelles : épisode 4
Data : 10 collectivités cyberattaquées chaque mois
Agenda
En bref
🌳 Au bouleau. La société Atosca reconnait avoir simplifié sa communication en matière d’arrachages d’arbres. Alors que la société présentait un bilan de “5 arbres plantés pour 1 arbre arraché”, il s’agira en réalité de recréer “5 fois plus de surface boisée que la surface impactée" par le chantier de l’A 69.
🏗 Allume-feu. De nouveaux incendies de matériels de chantier qui doivent servir à l’A 69 ont eu lieu fin mai à Teulat, après que des faits similaires aient été constatés à Lacroisille, Puylaurens et Saïx.
⛔️ Interdiction préventive. En conséquence, la manifestation prévue par les Soulèvements de la Terre du 7 au 9 juin a été interdite, sur consigne du ministre de l’Intérieur et par arrêté du Préfet. Le motif : 500 “éléments radicaux” (black-bloc) étaient craints sur la manifestation. La Préfecture entend tout de même sécuriser les lieux grâce à des drones.
❌ Mort de Matisse. Le Préfet a interdit un rassemblement organisé par le groupuscule d’extrême droite Patria Albiges. Ce rassemblement s’appuyait sur le décès du jeune Matisse, 15 ans, à Châteauroux, tué par un autre adolescent. La Préfecture a indiqué que le risque de trouble à l’ordre public était trop élevé, pointant notamment les éventuels affrontements avec des groupes antifascistes.
🧐 Enquête. Paul SALVADOR, Vice-Président du conseil départemental du Tarn en charge du Tourisme et Président de la communauté d'agglomération Gaillac-Graulhet, a été convoqué par les gendarmes dans le cadre d’une enquête pour trafic d’influence et prise illégale d’intérêt autour de la vente de terrains de l’agglomération qu’il préside au groupe de BTP Laclau. Retrouvez ici sa déclaration d‘intérêts à la HATVP.
🪜 Simple visite. Après une visite à la maison d’arrêt d’Albi, Frédéric CABROLIER (Rassemblement national) interroge le Garde des Sceaux sur le manque de personnel pénitentiaire.
➡️ Et aussi… Karen ERODI (France insoumise) a un nouveau collaborateur parlementaire, Constant JEANSON/ Jean TERLIER salarie Nadia OULD-AMER, par ailleurs conseillère départementale / Andréa Kotarac (RN), candidats aux élections européennes, était en campagne dans le Tarn / Annabelle RAVNI est nouvelle secrétaire générale adjointe de la Préfecture / Le projet de futur hôtel d’agglomération de l’Albigeois fait polémique / Philippe FOLLIOT (Union centriste) en a marre de la prolifération des sangliers.
Les Tarnais à Bruxelles : épisode 4
“Les élections européennes sont devenues un élément central de la vie politique nationale” déclare le politologue Olivier COSTA. En 2024, elles deviennent également un élément central de la vie politique tarnaise si l’on observe le nombre de candidates et candidats dans notre département.
38 listes seront mises aux suffrages des Françaises et des Français qui pourront aller voter le 9 juin. En fonction des résultats des listes, celles qui dépasseront les 5 % se verront attribuer un certain nombre de sièges, dans une limite totale de 81 eurodéputés français.
Notre département pourrait envoyer deux femmes au Parlement européen, si on en croit les sondages actuels, alors qu’il ne comptait plus d’eurodéputées depuis 2019.
Philippe Folliot n’a plus de velléités
Le sénateur centriste tarnais Philippe FOLLIOT avait un temps envisagé une candidature aux élections européennes sous les couleurs de l’Alliance Rurale, relire In:Tarn n°19. Il avait ensuite rejoint le parti du Jean-Christophe FROMANTIN, maire de Neuilly-sur-Seine et patron du parti Territoires en Mouvement pour présenter une initiative commune.
L’espace politique manquait pour cette liste puisque le credo territoires et ruralité était déjà occupé par la liste emmenée par Jean LASSALLE et poussée par le président de la Fédération des chasseurs de France, Willy SCHRAEN. Les formations centristes n’ayant jamais trouvé d’accord, il paraissait hautement improbable que ces deux listes passent le seuil des 3 %, synonyme de remboursement des frais de campagne. Ainsi, Philippe FOLLIOT a préféré renoncer à sa candidature.
On trouve néanmoins une tarnaise sur la liste de Jean LASSALLE puisque Corinne DARMANI y figure en 36e position. Lors des élections législatives de 2022, où elle était candidate sur la 2e circonscription, elle avait recueilli près de 2 399 voix au premier tour (4,12 % des exprimés).
Les intentions de vote à une semaine du scrutin
Le sondage quotidien de l’IFOP - Fiducial 2024 pour Sud Radio donne une indication des tendances susceptibles d’être observées le jour de l’élection.
À l’heure actuelle, le RN caracole en tête avec plus de 33 % des intentions de vote, et une dynamique de croissance. À l’inverse, la liste Renaissance parrainée par Emmanuel Macron voit ses intentions baisser de semaine en semaine. Elle est désormais confrontée au risque d’être dépassée par la liste du Parti socialiste et de Place publique, emmenée par Raphaël Glucksmann, qui évolue depuis un mois autour de 14 % des intentions de vote.
Des figures tarnaises en positions non-éligibles sur les principales listes
Bien que présent sur la liste du RN, Julien BACOU, conseiller municipal de Graulhet, conseiller régional d’Occitanie, et collaborateur parlementaire de Frédéric CABROLIER, ne devrait pas accéder au Parlement européen. Julien BACOU est en effet 49e sur la liste de Jordan BARDELLA. Néanmoins, sa présence sur la liste indique la proximité de la fédération tarnaise du RN avec la direction du parti.
Evoluant entre 6 et 8 % selon les sondages, la liste de la France Insoumise emmenée par Manon AUBRY ne devrait pas réussir à faire élire Anne SANCHEZ, la candidate insoumise tarnaise. La 23e de la liste est une enseignante de 59 ans connue pour son militantisme contre le projet des Portes du Tarn dans l’ouest du département.
On compte également deux tarnais qui sont candidats sur des listes risquant de n’avoir aucun élu au Parlement européen car elles ne rassemblement pas, à ce jour, les 5 % d’intentions de votes nécessaires.
L’albigeoise France GERBAL MEDALLE est candidate sur la liste ETE (Europe territoires écologie), qui rassemble de multiples organisations autour du Parti radical de gauche. Elle est placée en 58e position sur cette liste anti-NUPES dirigée par Guillaume LACROIX.
Karl-Henri VOIZARD est également à la 58e position de la liste du parti Animaliste. Comme en 2019, la liste est conduite par Hélène THOUY. Elle avait à l’époque rassemblé plus de 2 % des suffrages exprimés dans le Tarn. M. VOIZARD était candidat sur la 2e circonscription en 2022. Il avait alors récolté 628 voix et 1,08 % des suffrages exprimés.
Enfin, Guilhem CARAYON figure en 9e position de la liste des Républicains dont le leadership est revenu au député européen sortant et philosophe, François-Xavier BELLAMY.
Dans l’état actuel des intentions de vote, il ne serait pas élu député européen car LR devrait se contenter de 5 à 7 députés européens. Néanmoins, le patron des Jeunes Républicains et fils du maire de Lavaur pourrait accéder à l’hémicycle strasbourgeois en cours de mandat, dans le cas d’une démission, chose assez fréquente.
Deux tarnaises bien positionnées pour entrer au Parlement européen
Si l’entrée au Parlement européen de Guilhem CARAYON est incertaine, il fait moins de doutes que Céline IMART, la carte ruralité des Républicains, qui figure en deuxième position sur la liste LR, devrait devenir députée européenne après le 9 juin.
Enfin, Claire FITA figure en 12e position sur la liste “Réveiller l’Europe” de Raphaël GLUCKSMANN. Les intentions de vote dont est actuellement créditée la liste lui permettraient de rentrer au Parlement européen. Dans ce cas, l’élue de la ville de Graulhet serait obligée de quitter son mandat de Vice-Présidente de la Région Occitanie en charge de la culture, en vertu des règles françaises de non-cumul des mandats. Elle pourrait cependant rester conseillère régionale.
Ainsi, dès juin 2024, le Tarn pourrait retrouver deux eurodéputées, après de nombreuses années sans personne pour honorer l’héritage de Georges SPENALE.
Data : 10 collectivités cyberattaquées chaque mois
La Mairie d’Albi a été cyberattaquée le 22 avril et plusieurs de ses services sont restés indisponibles pendant plus d’une semaine. Avec la numérisation croissante des demandes et des communications, cette attaque a perturbé l’accès aux services du quotidien.
La commune albigeoise n’est pas la seule à subir ce genre de malveillance. En France, les services publics et les collectivités sont des cibles privilégiées des pirates informatiques. L’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) indique qu’en moyenne, 10 collectivités sont victimes de tels agissements chaque mois.
L’agence pointe le caractère très lucratif de ces attaques pour les commanditaires. Les collectivités locales disposant de données qualitatives et quantitatives importantes.
Le rapport de l’ANSSI indique que le coût de ces cyberattaques est très importants et que même dès lors que les services minima sont rétablis, ils restent dégradés pour de longs mois.
On peut ainsi supposer qu’en plus de la procédure judiciaire qui s’est ouverte à l’issue de la plainte de la ville, les mois à venir seront l’occasion pour la Mairie d’Albi de réinvestir dans son système d’information.
À suivre
du 3 au 8 juin : festival Tons Voisins, à Albi et Dénat,
5 juin : journée mondiale de l’environnement,
6 juin : 80e anniversaire du débarquement en Normandie,
du 6 au 8 juin : visite d’Etat de Joe BIDEN, président étasunien,
du 7 au 9 juin : Roue libre des Soulèvements de la Terre contre les projets autoroutiers,
9 juin : élections européennes, en 1 seul tour,
15 et 16 juin : journées européennes de l’archéologie, à Montans,
18 juin : rencontres de la ruralité organisées par l’AMF 81,
19 juin : les députés nationaux sont élus depuis 2 ans,
21 juin : fête de la musique,
23 au 24 juin : festival Tarn Coeur d’Occitanie, Vielmur-sur-Agout,
1er juillet : la Hongrie prend la présidence tournante du Conseil de l’UE à la suite de la Belgique,
2 au 7 juillet : festival Pause Guitare.
Début juillet : In:Tarn n°22 analyse des résultats des élections européennes.
Relire le numéro d’il y a un an…
n°12 - 🚥 A 69 Castres-Toulouse : deux voies s'opposent
L’édition de ce mois-ci est entièrement consacrée à la liaison autoroutière Castres-Toulouse. J’ai tenté de vous proposer une synthèse à grands traits du projet et de ses principaux éléments ainsi que des positions des partisans et des opposants.